Peinture et méditation

Ouverture à recevoir. Rester avec soi-même.

Se relier pour incarner.

Etre en accord avec ce que je sens. Etre en harmonie avec ce que je ressens.

La tête et les sens fonctionnent ensemble dans l’acte de recevoir et de donner, de recevoir et de peindre.

Temps de regard et d’observation : l’intelligence du regard consiste à regarder ce qui est à « transmuter » en conscience et en lumière. Dehors ou dedans.

« Rester fidèle à tout germe dépensé et sentir ce qui apparaît » Etty Hillesum.

Veiller et regarder, fidèle à soi-même… L’inspiration, semble-t-il, c’est se remettre à…

Je suis habitée par les arbres, en particulier par le grand tulipier de Virginie du parc de Procé, il me hante dans mes méditations, dans mes rêves nocturnes, je l’habite, il m’habite.

Je vois sa ramure auréolée de lumière, pendentifs de cristal, diamants, fils de lumière d’or, tout est frémissant, l’air est traversé de rayons de lumière colorée.

L’enfant en moi est au « paradis terrestre », je flotte au milieu des nuages gris-bleus à gauche, la pluie châtoie dans la lumière et à droite, les champs humides irradient sous ses rayons. Je me laisse guider.

Peindre en restant dans la vibration, garder la Vibration et non rentrer dans l’illustration… Accueillir cette félicité comme un état naturel.

Degrés d’incandescence de vie, conscience d’une germination permanente et renouvelée…

Je constate une constante dans la composition : un espace vide au centre ! Une aspiration à y entrer…

« Du vide naît le plein ».

L’esthétique me quitte pour laisser chanter à travers moi.

Eternité dans l’instant, l’infini dans le présent. Haute magie du vivant.

Dans l’œuvre, le flux de la vie continue, tout peut bouger… Je m’accueille dans mon ressenti, chaque fois c’est différent, plus subtil.

Et parfois, une secousse cosmique fait naître un geste sûr, fort, délié, une spirale-fougère-escargot-mandala… une expansion physique, cellulaire et des frissons neufs affleurent sur ma peau mature.