Peindre

Pour moi, peindre est une quête.

Une quête de l’équilibre, de l‘harmonie et avouons-le, une quête de la beauté.

Une quête de la manière dont la juxtaposition des couleurs crée de la forme, de la cohérence… de la surprise.

Peindre ou dessiner, c’est avant tout tisser du lien. La toile ou le papier devient un monde en cours de création.

Un tableau « s’écrit ». J’avance à tâtons ou en fulgurance à travers des signes, bien souvent, hiéroglyphiques au départ, qui, peu à peu, se décryptent, s’enluminent et le mystère se dévoile et prend tout son sens.

Les conditions pour que cela ait lieu relève en premier lieu du désir, qui est un mouvement intérieur impérieux qui pousse à entrer dans l’atelier ou à s’emparer des pinceaux.

D’une image intérieure qui s’impose et sera la matrice d’un tableau en devenir.

D’un bout de paysage.

Un état intérieur qui relève de la disponibilité.

Le paysage ne sera pas copié, car trop beau, trop parfait, trop équilibré, parce qu’il est déjà là dans sa réalité et que l’on ne souhaitera pas rivaliser avec sa perfection. Mais il sera source d’inspiration…

Cependant, l’imprégnation des paysages est omni-présente : j’ai toujours habité dans des lieux très inspirants, j’ai vécu à Pont-Aven au bord de l’Aven dès ma naissance, j’habite à Mauves aujourd’hui, face à la Loire, les ciels, les arbres, le végétal, l’eau, le vent, les souffles, s’imposent, il semble que chaque cellule de mon œil, de ma peau respire la nature naturelle.

La création a lieu grâce à deux états antagonistes, l’un qui relève de l’urgence et l’autre de la vacance.

Ainsi, la palette se prépare patiemment, je suis amenée à préciser ce qui germe et qui pousse et cherche sa forme, son expression. C’est le travail de création

Il s’agit donc d’une quête : être peintre c’est être Petit Poucet qui cherche ses cailloux blancs, c’est Ulysse qui cherche son chemin. On n’atteint pas toujours Ithaque.